Les voyages

Du voyageur au touriste

 

Le goût de Stendhal pour les voyages remonte à son enfance et aux déplacements qu’il évoque dans la Vie de Henry Brulard : environs de Grenoble ou Savoie toute proche où il s’était rendu à plusieurs reprises.

 

Le grand saut se produit avec son entrée dans l’armée napoléonienne et dès lors, voyageur infatigable, il ne cesse de passer les frontières. L’Italie, devenue sa terre d’élection, la Russie, l’Allemagne, l’Angleterre, figurent parmi ses destinations, mais aussi la France, dont il parcourt diverses régions.

 

Page de titre de Mémoires d’un touriste, V.13602 Rés.
Mémoires d’un touriste, V.13602 Rés.

 

Cette œuvre est le récit fictif par un représentant de commerce en objets de fer d’un voyage à travers la province française : centre et nord, puis vallées de la Saône et du Rhône, avant de s’achever par la Savoie et le Dauphiné où le narrateur trouve « des sites charmants, délicieux et dignes des plus beaux paysages de la Lombardie ». Stendhal y décrit la France de la Monarchie de Juillet, et dresse de son pays, avec ses qualités et ses défauts, un véritable tableau politique, économique et sociologique, remarquant au cours du circuit quelques nouveautés comme les chemins de fer. Innovation littéraire : pour la première fois, l’auteur introduit dans le titre d’un ouvrage le mot « touriste ».

 

Cet écrivain, dont son ami Mérimée disait qu’il avait besoin de « locomotion », aime voyager, mais loin de le faire en dilettante, il se révèle observateur de l’âme humaine et du monde qui l’entoure, en retraçant au fil de la plume ses impressions, les mœurs des habitants rencontrés et sa vision des monuments visités.

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