Les arts
Sous l’emprise des arts
L’âme sensible de Stendhal le prédispose à goûter les arts. C’est à l’Italie, découverte à 17 ans, qu’il doit la naissance de ses passions. La jouissance esthétique devient alors un principe de vie. Dans ses écrits critiques, aboutissements de ses expériences comme amateur et analyste passionné, il se fait le porte-parole d’une sensibilité résolument moderne.
« Ce célèbre théâtre milanais a eu une grande influence sur mon caractère. Si jamais je m’amuse à décrire comme quoi mon caractère a été formé par les événements de ma jeunesse, le théâtre della Scala sera au premier rang. Quand j’y entrai, un peu d’émotion de plus m’aurait fait trouver mal et fondre en larmes. » (Journal, 8 septembre 1811).
Dans l’œuvre romanesque de Stendhal, de nombreuses scènes romantiques se déroulent dans les loges de l’opéra. Ses héros se font l’écho de la violence des émotions provoquées par la musique.
Le 5 juin 1821, cette cantatrice fait une prestation prodigieuse en Desdémone dans Otello de Rossini, au Théâtre-Italien. Stendhal, quelque peu amoureux d’elle, est subjugué par sa voix qui peut aller du registre grave au plus aigu et par ses talents de tragédienne. Il lui consacrera de nombreuses pages.
Pour mieux souligner les grandes passions de sa vie, Stendhal choisit de faire inscrire sur sa tombe, en italien, les noms de ses deux musiciens préférés : « Errico Beyle, milanais, a vécu, écrit, aimé. Cette âme adorait Cimarosa, Mozart, Shakespeare. »