Renaissance – Cuisine et santé
Lors des derniers siècles du Moyen Âge, ponctués d’épidémies de peste, la diététique bénéficie d’un intérêt sans précédent. De nombreux régimes de santé sont publiés, proposant d’entretenir ses fonctions vitales face aux agressions que sont les maladies. Ils accordent une place croissante à l’alimentation, étudiée tant du point de vue des préparations que des produits.
Imprimé à Paris en 1505, le Platine en françois est la version française du De honesta voluptate et valetudine (« De l’honnête volupté et de la bonne santé ») de Bartolomeo Sacchi, dit Platine. Ce traité de cuisine et de diététique, paru à Rome vers 1470, mêle enseignements diététiques et pratiques de la cuisine, descriptions des produits, de leurs propriétés, et recettes. Pour ces dernières, Platine utilise celles du plus célèbre cuisinier italien de la Renaissance : Maestro Martino (né vers 1430). Le succès du Platine ne se fait pas attendre. Il est rapidement réimprimé et traduit, notamment en France en 1505 par le médecin montpelliérain Didier Christol. Ce dernier adapte le traité italien aux goûts et aux produits locaux et supprime des recettes pouvant selon lui nuire à la santé. Périodiquement réédité tout au long du XVIe siècle, l’ouvrage et ses traductions se révèlent être les plus redoutables concurrents du Viandier de Taillevent.
À l’opposé de l’alimentation équilibrée en vogue à son époque, Rabelais met en scène la démesure culinaire avec Gargantua, géant doté d’un appétit colossal qui organise des banquets gigantesques, et son fils Pantagruel, capable d’engloutir une quantité phénoménale de boissons et qui part avec Panurge et ses compagnons en quête de l’oracle de la Dive Bouteille.
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