La consécration d'un artiste
En 1868, la commande officielle passée par la Ville de Grenoble à Diodore Rahoult et à son ami Henri Blanc-Fontaine pour la réalisation d’une partie du décor du Musée-Bibliothèque marque la consécration de sa carrière. Elle motive un second voyage en Italie au cours duquel il trouve sujets et modèles de ses peintures allégoriques, s'inspirant largement de l'œuvre de Raphaël.
Cette étude préparatoire de l’allégorie de la Théologie est très proche de la peinture aboutie du Musée-Bibliothèque de Grenoble : regard tourné vers le ciel de la femme assise, à la tête couronnée de fleurs recouverte d’un voile blanc symbolisant la pureté de la Foi, une des trois vertus théologales. Les couleurs de sa tunique et de son manteau ne sont, en revanche, pas définitives. De la main droite, elle tient une plume, de la gauche un livre ouvert, vide encore de caractères, tandis que trois gros volumes sont posés à ses pieds.
L’allégorie de la Mécanique est une femme singulièrement dynamique, entourée de plusieurs attributs : engrenages, poulies, mécanismes divers. L’artiste s’est appliqué à les représenter avec force détails, les rendant particulièrement réalistes.
Chacun de ses voyages en Italie fournit à Diodore Rahoult matière à fixer sur le papier le plus fidèlement possible des monuments emblématiques de Rome : ici le théâtre de Marcellus, achevé par Auguste en 13 avant J.-C., et dont l’hémicycle offrait à l’extérieur trois rangées superposées de 52 arcades chacune, séparées par des colonnes ; la rangée supérieure a intégralement disparu. Fortifié intérieurement au Moyen Âge, il devient ensuite un palais. La rigidité de la façade de l’édifice est atténuée par l’artiste avec la présence de paysans et de paysannes romains, en costumes traditionnels, qui donnent vie à cette scène urbaine pittoresque.