Illustrateur d'oeuvres imprimées
Une œuvre phare, saluée par George Sand et par le public, le Grenoblo malhérou, fait la renommée de Diodore Rahoult dès 1860. Mais c'est tout au long de sa carrière, de la revue L'Allobroge à la publication par l'éditeur Mame de Vies des Saints pour tous les jours de l'année, qu'il ajoute sa touche artistique à des œuvres imprimées.
Sur cette rive droite de l’Isère à Grenoble, on distingue l’église Saint-Laurent et le couvent de Sainte-Marie-d'en-Haut. Le pont de bois est emporté par l’inondation de 1733, relatée dans le Grenoblo malhérou (Grenoble malheureux). Aucune inondation n’aura ensuite de prise sur lui. Reconstruit, il fait office de passage jusqu’en 1837 date de la réalisation du pont suspendu actuel. Pour permettre aux habitants de Saint-Laurent, excentrés, de pouvoir regarder l’heure, un cadran est bâti sur le pont de bois en 1561. On ajoute en 1603 deux jacquemarts mobiles, personnages sculptés qui frappent les cloches avec un marteau. Malheureusement, ils disparaîtront tout comme l’horloge dans l’inondation de 1651.
La tour représentée est celle du Trésor du palais Lesdiguières, construit en 1590, toujours en place aujourd’hui. Elle donne actuellement sur l’actuelle rue Hector Berlioz, côté théâtre. Après la Révolution ce bâtiment devient Hôtel de ville, fonction qu’il occupe jusqu’en 1968.
Coupi de la Lettra (Copie de la Lettre), poème en patois écrit par Blanc-La-Goutte, édité en 1860, relate en 160 vers l’inondation survenue à Grenoble en 1740. Causé par un coup de foehn qui fit fondre les neiges d’automne, cet évènement a revêtu un caractère catastrophique par les nombreux dégâts causés. Tout comme le Grenoblo malhérou, paru la même année, l’illustration est l’œuvre de Diodore Rahoult, les gravures sur bois d’Étienne Dardelet.
Recueil de cent nouvelles écrites en italien entre 1349 et 1353, le Decameron de Boccace est célèbre pour ses récits amoureux. Dans l’illustration par Diodore Rahoult de cette œuvre allégorique médiévale pour le salon des Amis des Arts de Grenoble en 1850, on remarque l’ordonnance de la composition, la variété des costumes et les gracieuses figures de femmes. Une gravure a été éditée et diffusée d’après ces dessins préparatoires. Les personnages adoptent des positions très différentes, si bien qu’une harmonie se dégage du groupe. Chaque personnage est étudié isolément, pour être ensuite replacé dans l’ensemble, comme le petit page de trois quarts dos et les jeunes femmes assises au bord de la rivière.
Eugène Bonnefous, rédacteur de la revue L'Allobroge, a la volonté de mettre en valeur les évènements des siècles passés en Dauphiné et Savoie, ce qu’illustre bien cette lithographie d’après dessin de Diodore Rahoult. Il s’y est représenté jeune, accompagné d’un homme qui le guide vers le passé. Revue scientifique et littéraire des Alpes françaises et de la Savoie, L'Allobroge est publiée à intervalles réguliers sous forme de livraisons. Le premier volume paraît en novembre 1840, le deuxième en janvier 1842. Diodore Rahoult en illustre plusieurs thèmes aux côtés d’autres artistes tels Henri Blanc, Alexandre Debelle, Auguste Perrotin, Claude Pegeron, Edouard d'Apvril.