Une sensation d’intemporel
Les dessinatrices et dessinateurs de presse illustrent l’actualité : les événements phares, mais aussi les enjeux, tendances ou habitudes qui traversent une société à un instant T. La façon de traiter un même sujet peut être différente d’un dessinateur ou dessinatrice à l’autre, en fonction des codes et représentations de l’époque de création, en raison de son orientation politique ou de celle du journal, ou bien en lien avec sa « patte ».
Mais de manière très nette, une permanence dans les thématiques traitées est visible. Les dessins de presse se font écho les uns aux autres par-delà les époques. Redondance ou renouvellement ? Cliché ou clin d’œil à l’histoire ?
L’œuvre du dessinateur ou dessinatrice de presse est le fruit de la liberté du journaliste, dans son interprétation de l’actualité et dans le message qu’il cherche à transmettre, mais aussi de la liberté de l’artiste, libre de rentrer dans des codes ou de créer un genre nouveau. Enfin, le dessin de presse naît souvent d’une vraie liberté d’esprit, salutaire en tout temps.
Amusez-vous à retrouver les différentes thématiques abordées dans ces dessins de presse et à comprendre l’évolution ou non de leur traitement (d’un artiste à l’autre et dans le temps) en pointant les différences et ressemblances.
Des dessinateurs et des animaux
Donner des yeux humains à un cheval, des oreilles d’âne à un homme… Les dessinateurs et les artistes utilisent volontiers l’animal et la physionomie pour représenter l’être humain.
Au 17e siècle, Charles le Brun réalise près de 250 dessins « physiognomoniques », dans lesquels il met en parallèle des visages d’hommes et des têtes d’animaux. Parallèlement, Jean de La Fontaine propose 243 fables allégoriques se servant des animaux pour instruire les hommes.
Au 19e siècle, Jean-Jacques Grandville se fait connaître avec Les Métamorphoses du jour (1828-29), une série de 70 scènes dans lesquelles des personnages humains sont représentés avec une tête ou un corps d’animal. Grâce à ces créatures hybrides, mi-hommes mi-animaux, le jeune artiste pointe les défauts de la bourgeoisie parisienne de l’époque.
Aux 20e et 21e siècles, les dessinateurs font de l’animal un élément de gags surréalistes. Maurice Henry crée le « Minotoréador », un minotaure toréador qui se regarde avec angoisse dans une glace. Siné devient célèbre avec ses chats. Cambon propose des vaches originales et hilarantes dans ses albums.