Une histoire du dessin de presse
Dès la Renaissance, les imprimés qui diffusent de l’information sont illustrés. Pendant la Révolution, les dessins satiriques, imprimés et distribués en de multiples exemplaires, rencontrent un grand succès ; il n’est pas nécessaire de savoir lire pour les comprendre. À partir du 19e siècle, le dessin apparaît dans la presse alors en plein essor. Une nouvelle technique de gravure, la lithographie, permet la reproduction rapide des dessins à moindre coût.
L’histoire du dessin de presse est également marquée au 19e siècle par les décisions des gouvernements successifs, qui imposent à la presse des textes de lois et des décrets visant à la contrôler. Au 20e siècle, le statut des dessinatrices et dessinateurs de presse se précise enfin : ceux-ci sont reconnus comme journalistes.
Cette frise chronologique retrace en quelques dates l’histoire du dessin de presse en France, évoquant l’évolution des techniques et quelques moments clés.
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Une presse presque libre ?
Les lois censurant la presse au 19e siècle imposent l’autorisation préalable : les textes et les images sont contrôlés avant leur publication. Les traces de la censure sont souvent visibles dans les pages des journaux, que ce soit par la représentation de ciseaux, par des encarts laissés blancs ou parfois par « Anastasie », personnage féminin représentant la censure, en lieu et place de l’article supprimé.
On reconnaît les attributs d’Anastasie, véritable personnification de la censure utilisée par les journalistes satiristes depuis le 19e siècle. On distingue ses lunettes, sa robe, la chouette derrière elle, parfois un chat, pour symboliser la nuit et l’obscurantisme, mais aussi et surtout les ciseaux utilisés pour faire des coupes dans les pages des journaux.
La loi du 29 juillet 1881, fondamentale, supprime la censure préalable et réaffirme la liberté d’expression pour les journalistes, déjà présente en 1789 dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Malgré le retour de la censure pendant les périodes de guerre au 20e siècle, cette loi est toujours en vigueur aujourd’hui. Son article 1 affirme que « l’imprimerie et la librairie sont libres ».