Le dessinateur de presse : un artiste-journaliste ?

 

Jusqu’au 20e siècle, les dessinatrices et dessinateurs de presse se considèrent avant tout comme des artistes. Ils ne sont jamais certains d’être publiés, et il n’est pas toujours aisé de se démarquer de ses confrères. Toutefois, cette communauté d’artistes, très portée sur l’autodérision, est solidaire. Issus de formations aux beaux-arts, ils vendent leurs dessins à la presse pour gagner leur vie. Ils glissent dans leurs dessins de nombreuses références culturelles et artistiques.

 

Le Cri de Paris, 30 septembre 1900
Dessin de Valloton, d'après Van Gogh
Le cri de Paris, 30 septembre 1900
Rp.189

 

Dessin de Michel Cambon
Dessin de Michel Cambon pour Le journal des arts
Pd.7 Cambon (Michel) (1) (16) (2021) (5)

 

Dessin de Michel Cambon
L’art en temps de pandémie, dessin de Michel Cambon
Pd.7 Cambon (Michel) (2) (3) (18)

 

 

Ils cherchent à se faire comprendre du plus grand nombre en utilisant des symboles et images culturels connus, tels que la figure de Marianne ou issues de contes et dessins animés.

 

Le carillon, 6 juillet 1878
Dessin de Henri Demare
Le carillon, 6 juillet 1878
Mj.1290 (2)

 

Dessin de Michel Cambon
Dessin de Michel Cambon pour Les affiches de Grenoble et du Dauphiné
Pd.7 Cambon (Michel) (1) (2) (2017) (7)

 

 

 

Le petit journal, 20 novembre 1898
Dessin de F. Méaulle
Le petit journal, 20 novembre 1898
Rp.1459

 

Dessin de Michel Cambon
L’art en temps de pandémie, dessin de Michel Cambon
Pd.7 Cambon (Michel) (2) (3) (27)

 

 

 

Le cri de Paris, 12 janvier 1902
Dessin de Sem
Le cri de Paris, 12 janvier 1902
Rp.189

 

Dessin de Michel Cambon
Dessin de Michel Cambon pour Les affiches de Grenoble et du Dauphiné
Pd.7 Cambon (Michel) (1) (2) (2019) (6)

 

 

Plus récemment, l’esthétique de la bande dessinée a envahi leurs dessins.

Dessin de Michel Cambon
Dessin de Michel Cambon pour Les affiches de Grenoble et du Dauphiné
Pd.7 Cambon (Michel) (1) (2) (2008) (10)

 

Batman par Cambon
Personnage de fiction en temps de pandémie, dessin de Michel Cambon
Pd.7 Cambon (Michel) (2) (3) (33)

 

Certains artistes, à l’image d’André Gill ou d’Alfred Le Petit, n’hésitent pas à fonder leurs propres revues, tout en continuant de proposer leurs dessins à d’autres titres de presse.

 

La lune, 15 septembre 1867
Dessin d'André Gill
La lune, 15 septembre 1867
Mj.1288

 

Dessin de Gill
Dessin d'André Gill
L'Eclipse, 3 mai 1868
H.495

 

Caricature d'Emile Zola par André Gill
Dessin d'André Gill
Les hommes d'aujourd'hui, septembre 1879
J.6479

 

Dessin d'Alfred Le Petit
Dessin d'Alfred Le Petit
Le grelot, 24 mars 1872
Mj.1294

 

Le justicier, par Alfred Le Petit
Dessin d'Alfred Le Petit
Le pétard, 24 mars 1878
Mj.1296

 

À partir des années 1920, la distinction entre reconnaissance artistique et journalisme s’estompe. Les artistes deviennent des journalistes et obtiennent le statut professionnel en 1935 : ils peuvent désormais obtenir une carte de presse.

 

Cette profession reste cependant précaire. Les dessinateurs et dessinatrices de presse sont ainsi, pour la plupart, payés « à la pige ». Ils présentent chaque semaine leurs œuvres aux rédactions, sans assurance d’être sélectionnés. Très peu de professionnels parviennent à obtenir des contrats avec les grands journaux, à l’exemple de Plantu et ses 50 ans de dessins pour Le Monde.

 

Dessin de José Belon
Dessin de José Belon
Les Alpes illustrées, 26 avril 1894
Jd.538

 

 

Dessin de Michel Cambon
Dessin de Michel Cambon pour Urtikan.net
Pd.7 Cambon (Michel) (1) (14) (2015) (6)

 

 

« Un dessin réussi prête à rire. Quand il est vraiment réussi, il prête à penser. S’il prête à rire et à penser, alors c’est un excellent dessin. »


Tignous, propos recueillis par Adrien Majourel lors du Forum international des caricaturistes pour la paix et la liberté d’expression, 2010.

 

 

Images espace médiation
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