Un fragment d'évangéliaire, le plus ancien manuscrit conservé à la bibliothèque de Grenoble

 

Page du manuscrit, pièce 4, folio 1 verso
R.7887 Rés., pièce 4, folio 1 verso

 

Il est âgé de plus de mille ans. Plus exactement, il date du IXe siècle et provient probablement de la cathédrale de Grenoble. C’est un fragment des évangiles, composé de 20 feuillets, soit 40 pages. Il contient le texte de la Vulgate, version latine de la Bible à partir du texte hébreu, avec quelques variantes. La bibliothèque de Grenoble n’en possède qu’une partie. L’autre partie se trouve aux Archives départementales de l’Isère.

 

Ces feuillets, découverts au XIXe siècle, avaient servi à un notaire de Grenoble au début du XVIIe siècle pour recouvrir l’ensemble de ses registres.

 

Page du manuscrit, pièce 8, folio 2 verso
R.7887 Rés. pièce 8, folio 2 verso

 

Le folio reproduit ici correspond au début de la parabole des mines. On lit « Dixit ergo homo quidam nobilis » : « Il déclara : ‘Un homme de haute naissance…’ ».

 

Le texte est écrit en minuscule caroline, les initiales sont en capitales rouges, et les concordances, mettant en relation les passages similaires dun évangéliste à lautre, sont notées dans les marges.

 

L’écriture caroline, caractérisée par ses formes rondes, doit son nom à l’empereur Charlemagne (768-814), qui souhaite faciliter la lecture et uniformiser les variantes d’écritures régionales dans le tracé des lettres.

 

Les caractères du manuscrit de Grenoble ressemblent beaucoup à ceux en usage dans le scriptorium de Saint-Martin-de-Tours. Leur tracé est très proche de celui des Évangiles de Lothaire, un autre manuscrit réalisé dans ce scriptorium et conservé à la Bibliothèque nationale de France.

 

Sources

JOCTEUR MONTROZIER, Yves (dir.). Mille ans d’écrits : trésors de la bibliothèque municipale de Grenoble. Grenoble : Glénat, 2000. 176 p.

 

MAIGNIEN, Edmond. Catalogue général des manuscrits des Bibliothèques publiques de France. Tome 7. Paris : Librairie Plon, 1889, p.1, n° 1.